Cette rubrique présente les réponses aux questions les plus fréquentes concernant la méthode IDEA version 3.
Pour les questions relatives à la méthode IDEA4, vous pouvez consulter la FAQ dédiée.
Cette rubrique présente les réponses aux questions les plus fréquentes concernant la méthode IDEA version 3.
Pour les questions relatives à la méthode IDEA4, vous pouvez consulter la FAQ dédiée.
Réponse L. Vilain (FNE) :
Au plan strictement agronomique, un système agricole est durable s’il est capable de maintenir indéfiniment son potentiel de fertilité en prélevant le moins possible de ressources extérieures importées.
Or sans élevage, le maintien du taux de matière organique des sols, condition de base de leur fertilité à long terme, est problématique, difficile ou impossible. Il s’agit d’un modèle agronomique qui considère que le sol, et donc son potentiel de production, est une ressource naturelle non renouvelable qu’il importe de gérer à long terme. La baisse tendancielle inéluctable de tous les sols privés de restitutions organiques suffisantes est un réel problème agronomique et non pas une position idéologique. Il existe de nombreux agriculteurs qui ne peuvent (ou ne veulent) réintroduire de l’élevage dans leurs systèmes de production (viticulture, grandes cultures…) et la phrase » sans productions animales les systèmes agricoles fonctionnent mal ou difficilement » ne les condamne pas mais attire leur attention sur ce point essentiel. Pour cette raison, qui correspond à une réelle faiblesse agronomique, ils obtiennent logiquement zéro à quelques indicateurs de durabilité.
Réponse L. Vilain (FNE) :
La question du poids relatif de chaque indicateur est une question difficile qui a fait l’objet de nombreux débats entre les concepteurs de la méthode.
Le poids de chaque indicateur est censé être proportionnel à l’importance du paramètre évalué sur le système de production ou sur le territoire. L’évaluation de son importance relative a été établie « à dire d’experts » c’est-à-dire par un groupe pluridisciplinaire qui a envisagé son poids réel dans un maximum de milieux, de contextes et de systèmes de production. Evidement il peut toujours exister localement une situation particulière où le poids d’un indicateur est considérablement sur ou sous évalué par rapport à son importance réelle, mais globalement les choix qui ont été fait correspondent aux situations les plus nombreuses. Naturellement, rien n’est définitivement gravé dans le marbre parce que d’autres choix sont sans doute possibles (mais minorer, majorer ou même rajouter un indicateur suppose de retravailler le poids des autres indicateurs)
Pour l’indicateur B14, Qualité de vie, qui ne pèse que 6 % par rapport à l’échelle de durabilité socio-territoriale, c’est un choix sans aucun doute discutable et qui a été longuement discuté. Il tient compte du poids relatifs des autres indicateurs et des difficultés intrinsèques liés à ses modalités de détermination. Si la « qualité de vie » est un paramètre essentiel de la durabilité, sa perception est strictement individuelle. A la différence d’indicateurs facilement quantifiables, (comme le nombre de journées de formation), l’indicateur qualité de vie est estimé « à dire d’agriculteur(trice) », ce qui constitue à la fois une faiblesse et une façon pertinente d’évaluer une dimension très personnelle et non directement quantifiable…Sa faiblesse évidence est son manque de reproductibilité dans le temps car à quelques jours d’intervalle, une perception individuelle sur la qualité de vie peut changer. D’autre part, le caractère très subjectif de l’auto estimation enlève beaucoup de poids à cet indicateur et malgré l’importance de la « qualité de vie », nous avons jugé que son poids relatif ne pouvait être supérieur aux autres indicateurs de cette composante.
Réponse C. Mouchet (ENSAR Rennes – Agrocampus-) :
Parce que le champ économique est un domaine moins large que l’agronomie, l’écologie ou le socio-territorial. De plus, l’économie est une discipline qui a de l’antériorité pour proposer des ratios synthétiques déjà connus et éprouvés.
Réponse :
La récupération des données nécessite au moins une demi-journée sur des exploitations dont on connaît déjà le fonctionnement. Ensuite il faut compter 2 fois 3 heures pour effectuer les entretiens, les calculs et l’enregistrement les résultats. Mais dans des cas où la complexité du système est grande (nombreux ateliers) les temps indiqués peuvent être multipliés par 2 ou 3.
Réponse:
Dans les 2 cas envisagés il y a toujours un diagnostic initial de la durabilité de l’exploitation à l’occasion d’une première utilisation de la grille IDEA.
Les résultats obtenus et les commentaires peuvent être utilisés :
1- Soit pour se comparer avec des exploitations de systèmes proches, dans un contexte identique. Cette comparaison dans un groupe peut être profitable pour progresser en échangeant sur les différentes pratiques et la rapprochement des résultats obtenus avec la grille IDEA ;
2- Soit pour aller au delà du diagnostic initial et proposer des pistes qui engagent à l’action pour améliorer la durabilité de l’exploitation avec un rendez-vous la campagne suivante pour un autre diagnostic IDEA qui évalue les progrès parcourus.
Réponse:
Effectivement, il est souvent difficile de faire comprendre cette utilisation de la grille plutôt comme un moyen d’évaluation et de progrès (et non de jugement ah! la hantise du zéro à un indicateur…). Dans la méthode IDEA, aucun indicateur chiffré à lui tout seul ne peut rendre compte de la durabilité d’une exploitation.
Il est donc préférable de partir des résultats globaux avant de s’attacher à une note en particulier. Par exemple en comparant les 3 échelles de durabilité pour repérer celle ou il y a urgence à intervenir. Puis sur un « radar » observer l’ensemble des composantes pour comprendre d’où viennent les faiblesses, les analyser et envisager des pistes d’amélioration.
Enfin seulement, les indicateurs vont mettre en lumière les limites de certaines pratiques ou comportements de l’agriculteur. Ne pas craindre de relativiser certaines performances liées à des indicateurs dont les résultats chiffrés sont liés plutôt à des atouts ou des contraintes résultant de la situation de l’exploitation, indépendants du pilote du système. Tandis que certains indicateurs sont «améliorables» parce que ce sont les points forts ou points faibles de l’exploitation sur lesquels l’agriculteur peut agir.
Les différentes représentations des résultats proposées dans le classeur sous la forme de radars facilitent l’analyse. Cette visualisation éloigne des notes par indicateur pour proposer des pistes d’évolutions en repérant les faiblesses de l’exploitation sur les points où il est prioritaire d’intervenir.