Cette rubrique présente les réponses aux questions les plus fréquentes concernant la méthode IDEA4.
Pour les questions relatives à la méthode IDEA version 3, vous pouvez consulter la FAQ dédiée.
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Que signifient les mentions « évaluation par les dimensions » et « évaluation par les propriétés » ?
Une des spécificités d’IDEA4 est de proposer deux approches évaluatives en parallèle, qui reposent sur les mêmes 53 indicateurs, et qui offrent deux analyses complémentaires sur les performances de l’exploitation agricole.
L’approche par les dimensions est l’approche historique d’IDEA. Elle permet de caractériser les performances de l’exploitation agricole selon les 3 dimensions de l’agriculture durable : agroécologique, socio-territoriale et économique. Chaque dimension est structurée en composantes qui regroupent les indicateurs d’une même thématique (biodiversité, alimentation, viabilité économique, etc.). L’évaluation par les dimensions s’appuie sur un système de notation basé sur la somme plafonnée des scores obtenus pour chaque indicateur.
L’approche par les propriétés est une innovation conceptuelle majeure proposée par IDEA4. Elle permet d’évaluer si l’exploitation agricole présente les 5 propriétés des systèmes agricoles durables : Capacité productive et reproductive de biens et services, Autonomie, Robustesse, Ancrage territorial et Responsabilité globale. Chaque propriété est structurée sous la forme d’un arbre dont les indicateurs seraient les feuilles. L’évaluation par les propriétés s’appuie sur un système de notation qualifié selon des modalités qualitatives (favorable, défavorable, etc.) et sur des règles de décisions définies au cas par cas.
L’analyse économique telle qu’elle est développée dans IDEA4 repose principalement sur des données comptables exprimées en euros. Cette approche numéraire permet d’embrasser facilement plusieurs thématiques éloignées (par exemple, les charges permettent de questionner conjointement les approvisionnements, la main d’œuvre et les consommations énergétiques) là où les dimensions agroécologique et socio-territoriale doivent régulièrement mettre en place des indicateurs ciblés. De plus, l’économie est une discipline qui mobilise depuis longtemps des indicateurs de performance. Elle dispose ainsi de ratios synthétiques éprouvés qui sont faciles à mettre en œuvre.
IDEA4 s’attache à caractériser les exploitations agricoles qui correspondent aux spécificités de l’agriculture durable en évaluant leur capacité à disposer de certaines propriétés et à répondre à des objectifs sociétaux. En-dehors de ce cadre conceptuel, IDEA4 ne favorise pas automatiquement un type de production ou une certification spécifique.
Cependant, il est évident que certains systèmes sont plus à même de présenter les caractéristiques de l’agriculture durable. Par exemple, au plan agronomique, un système agricole est durable s’il est capable de maintenir indéfiniment son potentiel de fertilité en prélevant le moins possible de ressources extérieures importée. Ainsi, les exploitations agricoles associant élevage et culture semblent mieux armées pour boucler les flux de matières et d’énergie (voir indicateur A7/AUT2). De même, les exploitations AB, du fait de leur certification, affichent une certaine transparence à propos de leurs pratiques agricoles, notamment à l’intention du consommateur final (voir indicateur B20/RES19). Malgré cela, des exploitations agricoles sans élevage et sans certification peuvent tout de même obtenir de bonnes évaluations pour la composante « bouclage des flux » (via les indicateurs A6/AUT1 et A8/AUT3) ou pour l’indicateur B20/RES19 (via l’item 2).
La récupération des données nécessite une demi-journée d’entretien avec l’agriculteur et de collecte des documents techniques, préférentiellement sur l’exploitation agricole. Ensuite, il faut compter environ une journée pour effectuer la saisie des données, les calculs, l’enregistrement sur la plateforme WEB-IDEA et une première analyse des résultats. Le cas échéant, la réalisation d’analyses approfondies et la rédaction de rapport peuvent s’étendre sur des durées plus longues.
Les indicateurs d’IDEA4 sont pensés pour traiter des données annuelles. Cependant, pour s’affranchir d’évènements exceptionnels dont les effets ne sont pas représentatifs de la performance habituelle de l’exploitation agricole, il est suggéré de mobiliser des moyennes pluriannuelles. À titre d’exemple, le calculateur Excel propose de moyenner les chiffres de 3 exercices comptables successifs.
La méthode IDEA4 étudie l’exploitation agricole comme une entité fonctionnelle cohérente. À ce titre, elle inclut dans son champ d’analyse tous les ateliers productifs, y compris les ateliers de transformation ou de vente de services le cas échéant. Les activités de ces ateliers sont prises en compte dans les différents indicateurs avec des effets variables (hausse des consommations en énergie dans A11/RES4, mais plus grande diversification productive dans C4/ROB12 par exemple).
Les différents indicateurs de la méthode IDEA4 ont été construit pour tenir compte de ces cas de figures. Leur mode de calcul sont adaptés au cas par cas. Il propose soit d’évaluer chacun des ateliers puis de calculer une évaluation commune, soit de choisir un atelier « principal » qui sera le seul à être évalué.
Certaines exploitations agricoles font appel à des Entreprises de Travaux Agricoles (ETA) pour la réalisation de certaines opérations productives. Le recours à une ETA est un choix stratégique qui n’est pas directement lié à une baisse ou une hausse de la durabilité. Cependant, cette situation est susceptible de modifier le résultat de certains indicateurs, notamment en masquant une partie des consommations nécessaires à l’acte de production. C’est pourquoi dans les indicateurs réalisant des bilans énergétique (A11/RES4), d’azote (A16/RES5), d’émissions polluantes (A17/RES6, A18/RES7 et A19/RES8), etc., il est demandé de prendre en compte les consommations des ETA dans les calculs.
La méthode IDEA4 propose une grille d’évaluation unique pour toutes les exploitations agricoles de France métropolitaine indépendamment de leur localisation. À l’exception notable de A9/RES2 (Sobriété dans l’usage de l’eau et le partage de la ressource), les modes de calcul des indicateurs d’IDEA4 ne sont pas différents selon les caractéristiques territoriales.
Cependant, la durabilité de l’exploitation agricole se construit également au travers de ses interactions avec son territoire, tant et si bien qu’il est absolument nécessaire de tenir compte des spécificités territoriales lors de la restitution du diagnostic de durabilité. Dans IDEA4, le contexte territorial doit être pris en compte par l’utilisateur dans l’analyse et la contextualisation des résultats obtenus. La méthodologie proposée par IDEA4 suggère de débuter par une étude du contexte territorial, au travers de différentes ressources, afin d’identifier les enjeux importants localement auxquels l’exploitation agricole doit répondre.
Plusieurs indicateurs d’IDEA4 mobilisent le concept de territoire (ou de local) dans leur évaluation, sans indiquer explicitement quel est l’espace recouvert par ces termes. Cette absence est volontaire, car les frontières de ce concept sont variables selon les cas (voir glossaire) et doivent être identifié lors de l’analyse du contexte territorial et/ou la discussion avec l’agriculteur.
Les vergers sont bien évidemment considérés comme une culture dans IDEA4, à l’instar de toutes les autres espèces cultivées.
L’agroforesterie intraparcellaire et les pré-vergers sont considérés comme des associations de cultures combinant plusieurs espèces cultivées (à l’instar des méteils ou des prairies temporaires par exemple). Cela est particulièrement important pour le calcul de l’indicateur A1/ROB1 (Diversité des espèces cultivées).
Les arbres situés à proximité des espèces cultivées qui assurent une qualité paysagère et hébergent la biodiversité sont considérés comme des infrastructures agroécologiques (IAE) (haie, alignement d’arbres, bosquet, arbre isolé, etc.).
Les surfaces forestières de l’exploitation agricole sont exclues de l’analyse d’IDEA4 (à l’exception des forêts pâturées considérées comme une prairie et des lisières de forêt en bordure de champs considérées comme une IAE). En effet, bien qu’étant des cultures au sens premier du terme, les enjeux auxquels elles répondent et leur mode de gestion sont trop spécifiques pour qu’une méthode d’évaluation agricole comme IDEA4 soit pertinente pour les évaluer. Cependant, une méthode dédiée aux forêts, inspirée d’IDEA, existera peut-être un jour.
Cet indicateur participe notamment à l’évaluation de la diversité fonctionnelle de l’exploitation agricole. À ce titre, la présence de différentes espèces animales sur l’exploitation agricole peut parfois s’incarner dans une complémentarité alimentaire (valorisation des refus des uns par les autres par exemple). Néanmoins, les implications fonctionnelles en termes d’organisation et de temps de travail qu’impose la présence de deux ateliers d’élevage sont importantes. L’association de différentes espèces animales pour l’élevage n’est pas considérée comme une garantie de durabilité sociale.
Les indicateurs d’IDEA4 sont mobilisés dans les deux approches évaluatives (dimensions et propriétés) pour évaluer des concepts différents, même s’ils sont souvent proches.
Dans l’approche par les dimensions, cet indicateur sert à caractériser la capacité de l’exploitation agricole à boucler ses flux de matière et d’énergie en évitant de recourir aux intrants externes. Dans ce cadre, l’absence de mixité élevage-culture est une difficulté majeure qui est mise en avant. L’exploitation agricole peut s’appuyer sur d’autres leviers agronomiques pour augmenter sa capacité à boucler les flux, comme le recours important aux cultures de légumineuses dans l’assolement que l’indicateur A8/AUT3 valorise largement.
Dans l’approche par les propriétés, cet indicateur permet d’évaluer la branche « autonomie productive ». Dans ce cadre-là, la question de l’autonomie alimentaire de l’élevage n’est pas pertinente dans les exploitations agricoles sans élevage, c’est pourquoi elle ne rentre pas dans le cadre de l’évaluation.
Dans cet indicateur, c’est l’autonomie de l’exploitation agricole qui est évaluée. Que se passe-t-il si le fabricant d’aliment disparait ou change sa stratégie d’approvisionnement ? L’aliment acheté n’est donc pas considéré comme étant autoproduit. Cependant, si le fabricant d’aliment est situé sur le même territoire que l’exploitation agricole (ce qui est généralement le cas), cette relation avec un acteur local pour l’approvisionnement en alimentation du troupeau sera largement valorisée dans les items 1.1 et 2 de l’indicateur B9/ANC5 (Valorisation des ressources locales).
A11/RES4 (Sobriété dans la consommation en énergie) - A18/RES7 (Atténuation de l’effet des pratiques sur le changement climatique)
Le mode d’évaluation des indicateurs est construit en tenant compte d’un certain nombre de contraintes telles que le temps de collecte des données, la complexité de calcul, la disponibilité de valeur de référence, etc. Afin de simplifier l’évaluation tout en conservant sa pertinence, il a été décidé de s’appuyer sur le mode d’évaluation proposé par la méthode Dia’Terre qui mobilise une liste restreinte de grandes catégories d’aliments.
Si le sol est un capital naturel indispensable à l’agriculture, c’est également un objet complexe au cœur des réflexions agronomiques qui ont abouti à différentes grilles de lecture pour le caractériser. Ainsi, ne serait-ce que sur des critères physico-chimiques, chaque sol possède sa texture (argile-limon-sable), sa profondeur, son architecture en horizons plus ou moins différenciés, sa pierrosité, son hydromorphie, son acidité, etc. S’ils ne présentent pas tous les mêmes potentiels agronomiques, rares sont les types de sols incompatibles avec une agriculture durable. La mesure de ces caractéristiques, compte tenu des contraintes temporelles, techniques et de coût qu’elles imposent, n’apparaît pas essentielle dans une évaluation de la durabilité comme le réalise IDEA4. L’indicateur A13/CAP3 se concentre plutôt sur certains éléments clefs de la fertilité: présence de matière organique, absence de métaux lourds, activités biologiques, érosion, etc.) dont l’évaluation est approchée par des indicateurs de moyens basés sur les déclarations de l’agriculteur. Cette approche permet de collecter les informations quant à la mise en œuvre de pratiques favorables à la fertilité du sol tout en étant compatible avec les contraintes opérationnelles évoquées.
Cet indicateur se concentre sur le recours non-systématique aux traitements et sur l’alternance des matières actives utilisées. L’intensité d’utilisation est évaluée par l’indicateur A19/RES8 (Réduction de l’usage des produits phytosanitaires et des traitements vétérinaires). Ainsi une exploitation agricole ne réalisant que quelques traitements dans l’année, mais ne mettant en œuvre aucune stratégie d’alternance, sera évaluée défavorablement par cet indicateur.
Dans IDEA4 en général, et dans cet indicateur en particulier, le cuivre et le soufre entrent dans le calcul de l’IFT. Ils sont tous les deux traités de la même façon alors que seul le soufre est présent sur la liste officielle des produits de biocontrôle au titre des produits d’origine minérale. Du fait de leur mode d’action à large spectre et des quantités apportées, qui ont des impacts environnementaux avérés, ils sont considérés, dans IDEA4, comme des produits phytosanitaires ayant des impacts potentiels et non comme des produits de biocontrôle.
Comme indiqué dans la fiche de l’indicateur, la qualité d’un aliment est une construction sociale historique partagée entre les acteurs du territoire et le consommateur. S’il existe une infinité de pratiques agricoles concourant à l’amélioration de la qualité de la production, seuls les labels, au travers d’un cahier des charges exigeant et de certifications officielles permettent d’assurer d’une qualité réelle et reconnue par la majorité des consommateurs. Les autres pratiques pouvant être mises en place par l’agriculteur à titre individuel ou par la filière peinent à assurer cet aspect collectif de la construction de la qualité, et ce même si elles font l’objet d’une communication sous la forme de marque ou de label privé.
L’évaluation des pertes et gaspillages est encore un sujet relativement peu abordé dans le monde agricole (notamment comparé au secteur de l’industrie). Il n’existe pas de mode d’évaluation facile à mettre en œuvre et pertinent pour toutes les activités (productions au champ, stockage, transformation) des exploitations agricoles. C’est pourquoi l’indicateur fait le choix de valoriser la mise en œuvre de mesures spécifiques pour lutter contre les pertes. Certains systèmes productifs qui ne mettent pas en place ces pratiques, car leurs pertes et gaspillages semblent négligeables, regrettent cette approche. Le Comité Scientifique de la méthode IDEA a jugé qu’aucune perte et gaspillage n’était négligeable et qu’il y avait toujours des actions à mettre en place pour en réduire l’importance.
Si elles se basent sur les mêmes indicateurs, les deux approches évaluatives présentes dans IDEA4 ne les utilisent pas pour caractériser les mêmes concepts et ne les évaluent donc pas de la même manière. Ainsi, cet indicateur évalue à la fois :
Dans ce contexte, dans l’évaluation par les propriétés, le choix a été fait de ne pas attribuer la modalité « favorable » dans le cas où l’agriculteur a déclaré des difficultés à prendre des congés (item 4). Cette exigence fixe à 7 unités de durabilité le seuil minimum pour que l’exploitation agricole soit jugée favorablement.
Comme indiqué dans la fiche de l’indicateur, il ne s’agit pas de questionner la dépendance de l’exploitation agricole, mais sa capacité à mobiliser des ressources extérieures pour résister à une situation difficile (accident climatique, crise sanitaire, perte d’un client, etc.). Les revenus extérieurs sont ici évalués comme une aide ponctuelle et conjoncturelle et pas comme un apport récurrent et indispensable pour assurer le cycle courant de l’exploitation agricole.
Cet identifiant est un numéro à 6 chiffres (qui ne commence pas par 0) qui doit être créé par l’utilisateur. Ce code permet d’anonymiser et d’identifier l’exploitation agricole dans les différentes étapes de traitement des données. Seule la personne ayant rempli le calculateur connaît quelle exploitation agricole correspond à quel code.
Dans le calculateur IDEA4, une cellule peut être vide pour deux raisons différentes :
Généralement, ces deux situations ont des conséquences identiques dans les calculs et cela ne pose pas de problème pour le logiciel Excel.
Cependant, dans certaines situations (en particulier dans les tableaux d’inventaires), il peut être utile, voire indispensable, de distinguer ces deux cas l’un de l’autre. L’intérêt de ces virgules est alors d’indiquer le cas où le calculateur n’a pas été renseigné. Lors de la saisie par l’utilisateur, les virgules seront soit remplacées par une donnée réelle, soit supprimées indiquant alors que l’exploitation agricole étudiée n’est pas concernée par la question.